True love is the most powerful magic of all.

L’histoire pourrait se résumer en quelques lignes, des brides de mots qui ne permettraient pas de comprendre un simple tiers de la vie de la demoiselle. Pour bien appréhender son existence, il était nécessaire de revenir aux fondements de sa vie, d’évoquer son ascendance spectaculaire. Car beaucoup croient connaître ses deux parents, Merlin et Viviane, sans pour autant savoir d’où ils pouvaient bien tirer leur force ou même de qui pouvaient-ils bien être nés. Merlin, que tous pensaient connaître, possédait sûrement les origines les plus ombrageuses. On en évoquait beaucoup, mais une seule était véritable ; il détenait des origines qualifiables de démoniaques. Il était le fils d’une femme, d’une humaine ainsi que d’un être « maléfique », une entité dont lui-même n’avait mis que très longtemps à connaitre le nom et dont l’espèce était plus ancienne que n’importe laquelle. Un dieu, celui des enfers, Hadès. Son ascendance, le sorcier qui serait en évoluant connu comme l’enchanteur l’assumait, en ayant lutté de nombreuses années contre cette particularité. Mais c’était ce qui avait forgé sa sagesse, cette dualité qu’il connaissait si bien avait fait de lui un être intelligent et total, ni totalement bon, ni totalement mauvais ; il savait ce qui devait être fait pour le bien de tous. Viviane, quant à elle, avait des origines bien moins spéciales. Elle était jadis la fille d’une reine des fées, avant de renier sa royauté pour devenir la gardienne pendant quelques années d’excalibur, avant qu’elle n’entre entre les mains de Merlin, puis du jeune Arthur. Si les origines de Viviane étaient connues, c’était bien tout l’inverse de celles de Merlin que lui-même n’avait appris qu’aux environs de ses vingt ans et n’en avait parlé à personne, car cela importait peu. Deux êtres extraordinaires, que tout opposait mais qui, en évoluant côte à côte, avaient finis par éprouver un amour sincère et sans limite, mis à l’épreuve par les fonctions de Merlin aux côtés du tout jeune Arthur Pendragon.

Les deux êtres étaient âgés, pour les deux, avaient atteint la centaine d’années mais grâce à leur don, pouvaient paraître jeunes à tout moment. Viviane avait bien souvent l’habitude d’apparaître sous les traits d’une magnifique jeune fin, tout juste la quarantaine, dont la chevelure d’or rayonnait au soleil. Merlin, quant à lui, privilégiait cette apparence de vieillard qui lui permettait d’être tant écouté, signe de sa sagesse. Mais c’était bien leur ascendance qui avait tant rendu difficile le fait d’avoir un enfant, comme si leurs gênes luttaient constamment pour ne pas se mêler. Pendant des années, après avoir mené tant de batailles, ils avaient voulu cet enfant. Cela n’avait fonctionné que très tardivement, comme un don venu du ciel, comme si les dieux s’étaient décidés à leur faire ce cadeau pour leurs services sur la terre. Et neuf mois plus tard, la jeune enfant naquit, chétive. Elle était d’une taille anormalement petite, pourtant cette énergie singulière circulait en elle - magique, comme celle de ses parents. Son regard était doux et agréable, elle portait toutes les plus belles qualités physiques, comme tout individu possédant du sang divin et du sang féérique. Mais Viviane avait été affaiblie par la naissance de son enfant et s’était retirée au sein du lac, sa demeure ancestrale tandis que le bébé restait avec Merlin. Cependant, ce dernier était déjà occupé avec le jeune fils d’Arthur, Vanyel, afin de parfaire son éducation et se faisant, emmena sa fille avec lui à la cour. Là-bas, l’enfant était presque délaissée, car son père avait bien des devoirs et presque naturellement, cela se fit. L’homme qui régnait sur Albion, Arthur, pencha son regard sur l’enfant et la prit sous son aile. Alanna, elle avait été nommée ainsi par ses parents et d’un commun accord, elle fut intégrée à la famille royale. Ce n’était pas un secret, elle était la fille de Merlin et de Viviane mais Arthur l’avait adopté, s’était montré comme un père avec elle et lui avait donné un deuxième prénom, tout en lui offrant un nom, car elle n’en avait pas. Pendragon, synonyme de gloire diraient certains. La petite princesse, qui ne l’était pas de naissance, grandissait dans une famille relativement aimante car la reine se sentait proche de cette fille, elle-même n’ayant pas été gratifiée d’une jeune fille malgré les essais pour tomber de nouveau enceinte. Mais Merlin prenait malgré tout du temps pour sa fille, car il devait lui apprendre à contrôler ses dons, au risque qu’ils ne deviennent vite incontrôlable et que cela occasionne des problèmes à la cour. Pendant des années, elles apprenaient à être une parfaite princesse tout en apprenant à être une magicienne, une sorcière, une enchanteresse, ou tout autre synonyme. Merlin la préparait, car il souhaitait qu’elle prenne sa suite, qu’elle soit la conseillère du prochain roi, Vanyel, dont elle était déjà proche. Il l’avait accepté dès son arrivée, se montrant extrêmement protecteur avec elle.

Mais tout n’était pas rose pour elle, car elle devait toujours plus faire ses preuves. Tout le monde n’appréciait pas de voir une fille, qu’importe qu’elle soit celle de Merlin, accéder à la royauté d’une telle façon. Pour beaucoup, elle n’était pas digne d’être une princesse, encore moins en maîtrisant la magie. Et d’autres étaient jaloux, car ils souhaitaient l’épouser mais pour l’instant, Arthur n’était pas prêt à donner sa main. Il ne savait ce qu’en pensait Merlin et ne souhaitait pas le froisser, faire d’elle une simple pièce que l’on débarrasse pour qu’elle épouse un homme, puis lui offre une descendance alors qu’une tout autre destinée se dessinée à elle, semblable à son père, que lui-même cherchait à construire. Merlin, lui, savait qu’un jour, ses origines referaient surface. Que cette part de divinité pourraient revenir sur le tas et lui porter préjudice, à lui ou sa fille. Hadès n’avait pas eu un fils pour rien, Merlin avait sûrement pu déjouer un quelconque plan en ayant une telle destinée mais sa fille était bien différence de lui, moins préparée à la dureté de ce monde à cause de la vie qu’elle avait eu. Elle allait à l’académie, exécutait ses devoirs, attendant le jour où elle ferait ses preuves.